Je suis arrivée au Japon en pleine saison des pluies. A peine montée en voiture avec Mme Yamada, la personne qui m’hébergeait, j’ai redécouvert toute sortes de détails que j’avais oubliés depuis mon précédent voyage.

Au Japon, les voitures roulent à gauche. Il y a des distributeurs à tous les coins de rue : cigarettes, boissons... Depuis les toits des maisons basses s’enchevêtrent un tas de fils électriques. Je crois que c’est, avec l’omniprésence des vélos, ce qui donne aux rues japonaises leur charme si particulier.

Après un long trajet, nous sommes arrivées à l’appartement, dans lequel on circule bien entendu sans chaussures. Je dors dans la seule pièce traditionnelle, qui possède des tatamis et une porte coulissante en washi (papier japonais). J’ai pour lit un futon, mince matelas posé à même le sol.
Le lendemain, visite d’une école maternelle. Les enfants me dévisageaient comme si je débarquait d’une autre planète, un mélange de fascination et d’appréhension... J’ai mangé à l’école un bento. C’est le repas qu’emportent les enfants dans une boîte.

Je loge dans une petite ville de la banlieue de Tokyo appelée Warabi. Il va bientôt y avoir des élections et les haut-parleurs bombardent sans cesse les habitants de slogans. Mais cela ne semble nullement déranger les Tokyotes, qui sont habitués au bruit : au Japon, les agressions sonores de ce genre sont constantes.

Ce sont souvent des accidents de voiture, Tokyo est une ville totalement engorgée. Il y a bien une voie express, mais elle est payante et il y a pratiquement autant d’embouteillages qu’ailleurs. C’est pourquoi les gens préfèrent utiliser le vélo ou le train. Tous mes déplacements se font donc à vélo, en train ou parfois en taxis. Les taxis japonais sont particuliers : les chauffeurs conduisent avec des gants blancs et commandent automatiquement l’ouverture de la porte côté passager.

Pendant le week-end, je me suis rendue avec ma famille d’accueil à la station balnéaire d’Atami, en train. Je commence à avoir l’habitude de le prendre. La première fois, une chose m’a beaucoup étonnée : malgré le bruit, la foule compacte et la chaleur, pratiquement toutes les personnes assises dorment. Il y a aussi les inconditionnels des mangas qui, même écrabouillés et le nez collé contre la vitre, trouvent moyen de déplier leur B.D...

J’ai dîner dans le train d’un bento très complet et une soupe de miso. J’ai testé quelques bizarreries culinaires telles que les racines de lotus. Au restaurant, j’ai souvent été confrontée à un dilemme : vais-je m’imposer de goûter à ces choses typiques mais gluantes ? J’ai décidé d’adopter la tactique suivante : je mange, puis je demande ce que c’était ! C’est ainsi que j’ai adoré la cuisine japonaise, y compris la pieuvre, les algues et autres curiosités... L’une des particularités est que les plats ne sont pas servis dans l’ordre, les uns après les autres, mais tous à la fois, afin que l’on puisse picorer, passer de l’un à l’autre et mélanger les saveurs.

En soirée, nous sommes sorties nous promener malgré la pluie, intriguées par un son de tambour. Nous avons découvert des enfants qui s’entraînaient pour le prochain festival de taiko. Jouer de cet instrument a l’air épuisant. Nous avons poursuivi vers la plage où des jeunes gens s’amusaient avec des hana-bi (feux d’artifices). Une fine bruine tombait ; le clapotis des vagues et l’odeur de la mer me berçaient tandis que l’obscurité était percée de temps à autre par ces fleurs de feu. Je me sentis vraiment au Japon.

A Ginza, le quartier " smart " de Tokyo, il existe un " marché international " destiné aux touristes amateurs de japonaiseries. C’est là que j’ai trouvé mon kimono. Il y en avait pour tous les budgets : du simple yukata (kimono d’été en coton) au kimono de cérémonie dont le prix de la ceinture (obi) avoisine déjà celui d’une voiture... ! Bien sûr, ces kimonos de luxe sont en soie.

J’ai eu durant mon séjour la chance d’assister à une pièce de théâtre Nô. J’avais une photocopie du texte mais cela ne m’avançait pas à grand chose, car je n’arrivais ni à suivre les paroles, ni à comprendre l’histoire. Une chose me rassurait cependant : les Japonais étaient aussi perdus que moi, car le texte était écrit en japonais ancien. Les acteurs sont tous des hommes (même pour les rôles de femmes), portent un masque et un somptueux kimono, dont la beauté est en rapport avec l’importance du personnage dans l’histoire. La déclamation très lente, monocorde, les gestes et déplacements scéniques au ralenti donnent au spectacle un caractère lancinant et tendu.

Le dernier de mon séjour en famille, la maman de Mme Yamada a décidé de m’inviter dans un restaurant avec plaques chauffantes.

J’ai gardé bien de souvenirs de mon voyage et l’année prochaine je pense retourner au Japon.

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